Archives de janvier, 2016

Santé mentale et travail : Causez pour la cause!

Publié: 27 janvier 2016 par cattara dans Actualités

La santé mentale représente aujourd’hui une importante préoccupation pour les entreprises. Nous vous encourageons donc à participer au mouvement #bellcause! Pour de plus amples informations vous pouvez consulter le site web suivant: Bell cause

En 2012, 31,5 % de la population québécoise âgée de 15 ans et plus avait déjà souffert d’un trouble mental ou d’un trouble lié à la consommation de substances. Les impacts qu’occasionnent les problèmes de santé mentale sur les organisations sont énormes. Par exemple, les coûts liés aux problèmes de santé mentale sont d’environ 16 milliards de dollars par année pour les entreprises canadiennes. Les entreprises ont donc tout avantage à instaurer le plus tôt possible des moyens permettant de cerner et de prévenir les problèmes de santé mentale.

Troubles mentaux fréquents en milieu de travail

Les troubles anxieux et la dépression figurent parmi les problèmes de santé mentale les plus répandus dans les milieux de travail. On estime que, d’ici 2020, la dépression se classera au deuxième rang des principales causes d’incapacité à l’échelle mondiale, juste derrière les maladies cardiaques. Les autres problèmes de santé mentale les plus courants dans les milieux de travail sont les dépendances à l’alcool, aux drogues et au jeu compulsif, les troubles de l’adaptation et l’épuisement professionnel (burnout).

Causes et conséquences

Il arrive que le problème de santé mentale soit déclenché par l’environnement de travail.

Bien que ce dernier puisse être propice à l’accomplissement personnel, il devient aussi parfois une source importante de stress pour certaines personnes. Parmi ces sources, mentionnons

  • la surcharge de travail;
  • la faible reconnaissance;
  • les mauvaises relations de travail (relations tendues, harcèlement, etc.);
  • le manque de participation aux décisions;
  • l’insuffisance ou l’absence de communication entre la direction et les employés.

Quant aux nombreuses conséquences des problèmes de santé mentale dans les entreprises, elles s’illustrent notamment par la baisse de moral et de rendement chez les employés affectés, l’accroissement du taux d’absentéisme ou l’augmentation des primes d’assurance que doit payer l’organisation.

Pistes de solutions

Les entreprises devraient commencer par considérer la saine santé mentale de leurs travailleurs comme une importante valeur qui doit être promue. Ainsi, les gestionnaires devraient être capables de reconnaître les sources de stress dans leur entreprise au moyen d’une démarche structurée et planifiée. Celle-ci leur permettra de les diminuer.

Parmi les mesures pouvant être appliquées par les organisations, notons

  • la tenue régulière de réunions d’équipe;
  • la mise en place de mécanismes participatifs dans l’entreprise;
  • la formation du personnel;
  • la mise en place d’un système d’appréciation de la contribution du personnel;
  • la prévention du harcèlement.

Suicide au travail: libérer la parole

Publié: 25 janvier 2016 par cattara dans Actualités

girl-1098610_960_720Loin d’être uniquement une affaire d’ordre privé, le suicide au travail est, au contraire, l’affaire de tous. Des efforts restent néanmoins à faire au sein des entreprises pour briser le silence et sauver des vies.

Une étude américaine a mis en lumière une augmentation des cas de suicide en milieu de travail, surtout de 2007 à 2010, dernière année de la période étudiée.

Difficile de dire si cette tendance à la hausse est également à l’œuvre de ce côté-ci de la frontière, car les statistiques existantes ne prennent pas en compte le lieu où la personne s’est suicidée. Un sondage de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité au travail (SST) de l’Université Laval a montré que 3 Québécois sur 10 ont eu un cas de suicide dans leur entourage l’année dernière. Pour 28% d’entre eux, il s’agissait d’un collègue de travail. Et, dans 16% des cas, le passage à l’acte s’est effectué sur le lieu de travail.

À double tranchant
Une personne qui s’enlève la vie au bureau ne le fait pas forcément pour des raisons d’ordre professionnel. «Un suicide est toujours le résultat d’un ensemble de causes, indique Jean-Pierre Brun, titulaire de la Chaire en gestion de la SST. Je me souviens de quelqu’un qui, principalement à cause de problèmes familiaux, s’est suicidé au travail, car il ne voulait pas faire cela chez lui.»

Que le geste posé ait un lien avec l’emploi ou non, le milieu de travail joue un rôle crucial dans la question du suicide. Le travail est une source d’épanouissement et de valorisation sociale qui protège du suicide. D’ailleurs, le chômage est un facteur de risque de suicide. Mais le milieu professionnel génère aussi parfois un ennui, des tensions, un isolement et une souffrance qui peuvent conduire le travailleur à mettre fin à ses jours.

Le travail est également souvent le dernier rempart qui protège du suicide une personne en détresse. «En général, c’est le dernier endroit où les gens vont décrocher, explique Jérôme Gaudreault, directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS). Graduellement, ils s’isolent de leurs amis et de leur famille, mais ils continuent à aller travailler, car ils n’ont pas le choix. L’absentéisme au travail est souvent un signal d’alarme.»

Il estime à 30 à 40% les cas d’absentéisme causés par des problèmes de santé mentale. Or, de 60 à 90% des personnes qui se suicident souffrent d’un problème de santé mentale, diagnostiqué ou non.

Manque de mobilisation
Les employeurs et les collègues de travail ont donc un rôle essentiel à jouer en matière de prévention. «C’est l’affaire de tous, y compris des milieux de travail, insiste M. Gaudreault. Si beaucoup d’efforts sont faits au sujet des accidents de travail, ils sont insuffisants en matière de santé psychologique.» Un avis que M. Brun partage. «Les entreprises donnent surtout de l’information en posant des affiches ou en distribuant des épinglettes, dit-il. Mais c’est une action de surface, alors que le problème est profond.»

Il faut dire que le sujet reste tabou et que cela nuit à la prévention. «Le pilote de Germanwings, par exemple, savait qu’il perdrait son emploi s’il parlait de ses idées suicidaires», souligne celui qui est également professeur en management à l’Université Laval.

Briser le silence
Libérer et accueillir la parole est indispensable pour sortir les personnes suicidaires de leur isolement.

C’est ce qu’ont fait le SPVM et la Fraternité des policiers pour réduire le nombre de suicides chez les policiers, qui constituent une catégorie de travailleurs particulièrement à risque, ainsi que les pompiers ou encore les militaires et les médecins. Une action réussie – le nombre de suicides a baissé de 80% des années 1980 aux années 2000 –, mais qui reste trop rare pour M. Brun.

Des formations d’une demi-journée avec des psychologues ou encore le recours à des policiers à la retraite qui ont écouté leurs pairs ont permis de faire progresser les mentalités. «C’est important de démystifier et de déstigmatiser la question du suicide», affirme-t-il.

L’AQPS conseille également la mise en place d’un réseau de sentinelles, capables de déceler les signes chez les personnes suicidaires, de confirmer l’existence d’idées suicidaires et de diriger les gens vers les ressources appropriées. «C’est une mesure efficace, confirme M. Gaudreault. Ce travail d’équipe permet de former un filet de sécurité.»

La 26e Semaine nationale de prévention du suicide, ayant pour thème «T’es important pour nous. Le suicide n’est pas une option», se déroulera du 31 janvier au 6 février.

 

Source: http://journalmetro.com/plus/carrieres/908496/suicide-au-travail-liberer-la-parole/

Félicitations à une entreprise de chez nous!

Publié: 22 janvier 2016 par cattara dans Actualités

MAAX reconnue pour son leadership en santé et sécurité

Bain MAAX, chef de file de l’industrie des produits pour la salle de bains en Amérique du Nord, est heureux d’annoncer la nomination de son établissement de Tring-Jonction comme lauréat Grandes entreprises des Grands Prix santé et sécurité du travail de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail pour la direction régionale de la Chaudière-Appalaches. L’entreprise est aussi en lice pour le Gala national qui se tiendra au printemps 2016.

« Nous sommes fiers de recevoir cette marque de reconnaissance qui témoigne de notre engagement de longue date envers la santé et la sécurité de nos employés », affirme monsieur Nicolas Cloutier, directeur de l’usine.

L’équipe a mis au point un manipulateur de boîtes sur pont roulant afin de réduire les risques de blessures au dos et d’autres lésions musculosquelettiques. Ce projet, mis de l’avant à l’automne 2013, a vu le jour à l’hiver 2014 avec la création d’un dispositif qui se déplace sur un pont roulant. L’utilisation requiert peu d’efforts de l’opérateur et permet à celui-ci d’actionner les pinces latérales afin d’agripper la boîte à partir de commandes sur le volant.

L’établissement de Tring-Jonction conçoit et fabrique des produits de salle de bain, comme des bains, des douches, ainsi que la toute nouvelle solution novatrice de panneaux muraux de douche, U tile, lancée en 2015. Facile à installer et à entretenir, U tile offre une option de rechange aux tuiles de céramique traditionnelles.

Fondée il y a plus de 45 ans au Québec, Bain MAAX emploie plus de 1 200 personnes et exploite actuellement huit usines de fabrication, trois centres de service à la clientèle en Amérique de Nord, ainsi qu’un vaste réseau de distribution et de salles d’exposition partout au Canada et aux États-Unis.

source: http://cmatv.ca/actualites/a-la-une/maax-reconnue-pour-son-leadership-en-sante-et-securite/

Repérer le harcèlement au travail

Publié: 14 janvier 2016 par cattara dans Actualités

La souffrance au travail est un véritable problème aujourd’hui. Avant que des hommes et des femmes ne s’effondrent, victimes de burn-out dû au harcèlement, comment prévenir et stopper ce processus ? Réponses avec Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste, qui a publié Harcèlement moral, la violence morale au quotidien. 

Comment définissez-vous le harcèlement moral au travail ?

Pour moi, le harcèlement moral au travail se définit par une conduite abusive (des gestes, des paroles, des attitudes, des comportements…) qui porte atteinte, par sa répétition et sa systématisation, à la dignité, ou à l’intégrité physique ou psychique d’une personne. Une conduite qui va dès lors mettre en péril l’emploi de cette personne ou dégrader le climat de travail.

Il est important de différencier le harcèlement moral du stress, ou de l’agression ponctuelle, ou bien encore de mauvaises conditions de travail générales à l’entreprise.

Le harcèlement moral comporte des caractéristiques bien précises :
– les attaques sont le plus souvent individualisées. Elles visent une personne en particulier, et toujours la même.
– ces attaques se répètent sans cesse.
– elles ne concernent généralement pas la qualité du travail de la personne harcelée, mais son intimité : c’est l’être qui est pris à partie, pas son savoir-faire.
– enfin, le propre du harcèlement moral, c’est qu’il n’y a pas deux interlocuteurs divisés par un conflit, il y a un dominant et un dominé, et surtout aucune raison objective à ce soudain déferlement de mépris, voire de haine.

Le “harceleur” ne dit jamais à sa victime ce qu’il lui reproche, pour la bonne raison que ces reproches sont la plupart du temps indicibles. Le harcèlement naît le plus souvent de problème de jalousie, de rivalité, ou de secrets cachés dans une entreprise (détournements, malversations…) que certains ont le malheur d’approcher d’un peu trop près.

Tout le monde peut-il être un jour harcelé moralement au travail ?

Je pense que n’importe qui peut en être victime un jour, quelle que soit sa structure de personnalité. Mais certains sont plus armés que d’autres pour se défendre : notamment les personnes qui ont une réelle confiance en elles-mêmes et qui peuvent s’appuyer sur un environnement familial et amical solide et sécurisant.

Les personnes visées sont le plus souvent celles qui ont beaucoup investi dans leur travail et qui sont conscientes de bien faire. Ou celles qui ont un profil différent des autres, de par leur trop grande aisance, leur forte personnalité voire leur couleur de peau ou leur sexualité. Ces individus gênent certains.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les “harceleurs” ne visent pas forcément quelqu’un pour ses faiblesses mais plus pour sa non-conformité. Ils appliquent dès lors un dicton japonais que je trouve très explicite : “le clou qui dépasse rencontrera le marteau”.

Ils vont alors s’employer à isoler leur victime par tous les moyens possibles pour ensuite l’agresser continuellement, sans raison aucune. Et c’est cette absence de raison qui fait rapidement perdre pied. La personne harcelée ne comprend pas ce qui lui arrive, tente de trouver un sens aux attaques mais n’obtient jamais de réponse. Elle finit par douter d’elle-même, ne sait plus ce qui est normal ou non dans le comportement des autres et dans le sien. L’engrenage est malheureusement très rapide.

Comment se sortir de telles situations ?

Il est important de réagir très vite car plus la situation de harcèlement perdure, plus les conséquences en seront traumatiques et profondes, et plus la victime aura du mal à s’en remettre.

Le harcèlement procède de manière très insidieuse, mais il allume tout de même quelques clignotants sur son passage. Il faut repérer les comportements, les gestes ou les paroles qui agressent, et ne pas les laisser passer. Le plus souvent, la personne harcelée préfère les oublier, parce qu’elle ne les comprend pas ou parce qu’elle en a honte (attitude fréquente dans les cas de harcèlement sexuel). Il faut verbaliser ces agressions, en parler à son entourage afin de ne pas laisser l’isolement s’installer. Tout ce qui ne semble pas normal doit être dit. Et si le sentiment de se sentir victime apparaît, il faut réagir. Il est souvent utile d’affronter la personne qui agresse en lui demandant des explications : si elle admet que quelque chose ne va pas, cela devient un conflit entre deux personnes que l’on pourra régler. Si elle nie, mais continue par la suite d’attaquer, c’est du harcèlement.

Dans ces cas-là, il est très important de parler, si possible à quelqu’un à l’intérieur de l’entreprise, ou à l’extérieur. Il faut contacter l’inspection du travail, un juriste ou un syndicaliste. Afin de mieux se défendre, je conseille également à toute personne harcelée, de noter jour après jour les agressions dont elle est victime. Et si cette personne est profondément déstabilisée, elle doit se faire prendre en charge sur un plan psychologique et médical.

Pour lire l’article en ligne : Harcèlement au travail

Entrevue à l’émission Denis Lévesque

Publié: 14 janvier 2016 par cattara dans Actualités

Nous avons eu l’opportunité d’être interviewé en compagnie de Me Marc Bellemare à l’émission Denis Lévesque mardi le 12 janvier 2016.  L’émission fut diffusée à 19h et 21h à LCN et par la suite à 22h35 à TVA.

Pour ceux qui auraient manqué l’entrevue,  la voici.

Bellemare fustige la CSST

L’avocat déplore le salaire offert au porte-parole Claude Legault

L’avocat Marc Bellemare critique vivement la décision de la CSST d’avoir payé son porte-parole, Claude Legault, 750 000 $ sur cinq ans. «C’est une stratégie marketing non pas pour baisser le nombre d’accidents, mais bien pour se donner une bonne image», croit Me Bellemare.

Un article de Pierre-Paul Biron, Le journal de Montréal, 11 janvier 2015 – Pour lire l’article en ligne cliquer  ICI

Marc Bellemare n’en revient tout simplement pas que la CSST ait payé 750 000 $ pour que le comédien Claude Legault apparaisse dans ses publicités. «Ils ont fourré combien de victimes pour pouvoir se payer ça», s’indigne l’ex-ministre de la Justice.

L’avocat qui représente plusieurs victimes en litige avec la Commission s’est dit profondément insulté en apprenant la nouvelle révélée lundi matin dansLa Presse. «Il y a des accidentés qui doivent se battre pour avoir des services quand la CSST a 750 000 $ pour payer un artiste qui parle en son nom. C’est ridicule», soupire Marc Bellemare, qui accuse la CSST de vouloir seulement se donner une belle image.

Naïf

Ce dernier remet en doute les impacts allégués de la campagne publicitaire sur le bilan des accidents de travail au Québec. «C’est naïf de penser qu’un gars va éviter un accident de travail demain parce qu’il a vu Legault à la télé. C’est prendre les gens pour des imbéciles», ajoute-t-il, croyant nul l’effet préventif des publicités.

L’argent investi en publicité par la Commission aurait pu avoir bien d’autres utilités, selon Marc Bellemare. «Les accidentés s’appauvrissent sans arrêt à cause de leur accident. Ils perdent partout. Il faut être au-dessus de ses affaires pour penser qu’on a 750 000 $ à donner. Ça montre que la CSST n’est pas du côté des travailleurs. On ne vit pas dans le même monde», déplore l’avocat.

Vives réactions

Plusieurs personnes l’ont d’ailleurs contacté pour réagir lundi, comme Karine Soares, agente de prévention chez Cattara. Celle qui œuvre en appui aux accidentés du travail était aussi choquée de la nouvelle publiée lundi.

«Je n’ai rien contre M. Legault, mais je doute fortement qu’il y ait un lien. Et les statistiques montrent qu’il n’y a aucune baisse. On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Ils font diminuer leurs chiffres en refusant des demandes», relate Mme Soares, précisant que selon des rapports publics, près de 20 000 demandes par année seraient refusées.

Karine Soares refuse de lancer la pierre à Claude Legault, mais demande maintenant des comptes à la CSST. «Je n’ai rien contre le fait d’embaucher un porte-parole, mais ça me fâche de voir qu’on lui fait dire n’importe quoi. Je trouve ça écœurant qu’on ne nous dise pas les vrais chiffres.»

Claude Legault, porte-parole de la CSST:

Publié: 11 janvier 2016 par cattara dans Actualités

Le Comité d’appui aux travailleurs et travailleuses accidentés de la région des Appalaches doute de la corrélation entre la diminution des accidents du travail et l’implication de M. Legault. En effet, nous notons une augmentation des refus des demandes d’indemnisation des travailleurs accidentés de la part de la CSST. Nous assistons à une augmentation drastique des « abandons » des démarches des travailleurs avec la CSST vu les difficultés d’accès au régime et, tel que plusieurs études scientifiques le démontrent, pour chaque accident du travail chez les jeunes de 15 à 24 ans, environ 2 cas ne sont pas déclarés à la CSST. Nous estimons que la diminution des accidents du travail au Québec n’est pas du à la présence de M. Legault, mais plutôt à une gestion « patronale » qui va à l’encontre de l’esprit de la Loi.

Pour lire l’article en ligne :  Claude Legault et la CSST

Claude Legault a empoché 750 000 $ en cinq ans en tant que porte-parole de la CSST, mais sa présence a contribué à diminuer le nombre d’accidents de travail.

Le comédien chéri des Québécois Claude Legault a obtenu plus de 750 000 $ en cinq ans pour être le porte-parole des campagnes de publicité de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), selon des informations obtenues grâce à la Loi sur l’accès à l’information. Sa généreuse rémunération semble toutefois donner des résultats : les publicités-chocs le mettant en vedette ont contribué à la baisse du nombre d’accidents de travail, juge la Commission.

« La notoriété et la crédibilité média de Claude Legault ont contribué à faire parler de la santé et de la sécurité sur la place publique. Ce qui nous a bien sûr aidés à faire avancer la notion de la santé et sécurité dans la tête des Québécois », explique Geneviève Trudel, porte-parole de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), fruit de la récente fusion de la CSST avec deux autres organisations gouvernementales.

La présence du populaire comédien dans des messages publicitaires incitant les travailleurs et les employeurs à plus de prudence a eu des « effets positifs » sur le bilan des accidents. Depuis 2011, les accidents mortels ont chuté de 40 %, alors que le nombre d’accidents et de maladies professionnelles a poursuivi sa lente diminution.

Les inspections en milieu de travail et la « tolérance zéro en construction » ont également contribué à faire diminuer de 40 % le nombre d’accidents de travail depuis les années 2000.

RETOMBÉES MÉDIATIQUES ET PUBLICITAIRES

L’an dernier, la vedette de la série policière 19-2 a empoché 125 000 $ pour être le visage de la prévention des accidents de travail dans la campagne nationale de la CSST. Le comédien avait obtenu plus de 170 000 $ en 2012 et en 2013. « La présence de Claude Legault a généré des retombées médiatiques et publicitaires qui sont supérieures à ce qu’on a investi », soutient Geneviève Trudel pour justifier le généreux cachet donné au comédien.

Malgré tout, les dépenses de publicité de la Commission sont « demeurées les mêmes » depuis sa mise sous contrat, ajoute la porte-parole. Elles se sont élevées à 1,2 million en 2014, en baisse marquée par rapport aux années précédentes, montre une compilation fournie par la CSST à la suite d’une demande d’accès à l’information. Le Centre de services partagés du Québec, qui centralise les achats de publicité, a obtenu la quasi-totalité de ces sommes.

Selon la CSST, 95 % des Québécois jugent Claude Legault crédible dans son rôle de porte-parole pour la santé et la sécurité. « C’est quand même d’excellents résultats pour une campagne publicitaire de ce type-là », souligne Geneviève Trudel. Celle-ci ne pouvait toutefois pas confirmer si Claude Legault reprendrait son rôle de porte-parole cette année. « Il est beaucoup trop tôt. Le concept publicitaire pour la campagne 2016 est en cours d’élaboration. » L’agence du comédien a décliné notre demande d’entrevue.

En 2014, 57 Québécois sont morts dans un accident de travail, une baisse de 10 % par rapport à l’année précédente. Ce triste bilan s’est considérablement amélioré depuis l’année noire de 2010. Pas moins de 94 travailleurs avaient alors perdu la vie, un bond de 50 % en un an. Plus d’une centaine de travailleurs ont également succombé à une maladie professionnelle, comme l’amiantose, en 2014.

 

 

Médecin et CSST : un mélange compliqué

Publié: 7 janvier 2016 par cattara dans Actualités

Source: Réjean Parent, Journal de Montréal, 5 janvier 2016

Les articles d’Héloïse Archambault, sur les difficultés de trouver un médecin lorsqu’on est un accidenté du travail et sur les pressions que certains médecins subissent pour être plus dociles avec la CSST, reflètent à merveille le parcours de combattant qui attend celui qui perd sa santé au travail.

Les écrits de la journaliste m’ont rappelé l’envergure qu’avaient pris ces dossiers dans l’ensemble des recours que nous déposions pour nos membres lorsque j’étais représentant syndical au niveau local. Bien que le syndicat n’avait pas d’obligation, découlant du Code du travail, d’assumer la représentation de ses membres devant les instances de la CSST, nous avions comme politique de le faire. Rapidement ces représentations dépassèrent celles que nous faisions devant les tribunaux d’arbitrage pour des recours découlant de l’application de la convention collective.

S’il est vrai que la prise en charge d’un accidenté du travail par le médecin comporte quelques lourdeurs administratives, les réticences que j’avais observées émergeaient également à cause d’une rémunération qualifiée d’insatisfaisante. Plusieurs médecins ne se sentent pas à l’aise avec l’idée qu’ils auraient à témoigner devant un commissaire et surtout ils anticipaient la perte d’honoraires pendant qu’ils auront à se dépêtrer devant les instances de la CSST, expliquant ainsi leur refus à s’embarquer à priori dans des dossiers pouvant devenir litigieux.

En effet, il s’avère facile de trouver des médecins lorsqu’on est prêt à y mettre le prix pour obtenir une expertise à présenter devant les commissaires qui ont à trancher les litiges. Il n’était pas rare de voir des coûts d’expertise de plusieurs milliers de dollars avec un montant équivalent pour une vacation à la Commission des lésions professionnelles. Parfois, le médecin expert n’était pas entendu lors de la journée fixée et devait alors se présenter à un autre moment,  le tout entrainant des honoraires supplémentaires. J’ai vu des dossiers où le syndicat a défrayé des honoraires qui avoisinaient les 10 000$ pour un seul salarié.

À peine 40% des travailleurs sont syndiqués au Québec et ce ne sont pas tous les syndicats qui offrent ou qui ont les moyens d’offrir des services d’expertise et de représentation devant les instances de la CSST. Faute de moyens financiers importants, plusieurs travailleurs peinent ainsi à se trouver un médecin et à pouvoir éventuellement faire valoir leur droit à une juste compensation de la CSST lorsqu’ils sont victimes de lésions professionnelles.

Pour ma part, je n’ai pas été confronté aux problèmes d’experts qui se sont défilés à cause de pression ou de menaces de plainte à leur ordre professionnel. Les allégations rapportées par la journaliste sont anonymes, mais si elles devaient s’avérer exactes, elles mettraient sérieusement en cause l’intégrité du Collège des médecins et entretiendraient les doutes répandus sur sa mollesse à défendre l’intérêt public.

Nous assistons régulièrement à une remise en question du mode de rémunération des médecins et il semble qu’en matière d’accidents de travail, ce mode ait des effets encore plus pernicieux en incitant les médecins à abandonner des patients blessés, parce qu’ils n’y trouvent pas leur compte. Faute d’une révision à court terme de ce mode de rémunération, le gouvernement devrait concevoir des modalités qui éviteraient d’avoir deux classes d’accidentés du travail au Québec : certains avec des moyens financiers et d’autres sans le sou pour faire valoir leurs droits.

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Pour écouter l’entrevue: 

Adieu la CSST, place à la CNESST

Publié: 7 janvier 2016 par cattara dans Actualités

Source:  Le Droit, 7 janvier 2016

Les Québécois devront s’y habituer, un peu comme ils l’ont fait lorsque la Régie des alcools est devenue la Société des alcools du Québec: le regroupement de trois commissions a éclipsé, depuis le 1er janvier, le très connu sigle CSST, qui fait place à la CNESST.

La fusion de la Commission des normes du travail (CNT), de la Commission de l’équité salariale (CES) et de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), qui avait été annoncée en juin dernier par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, est entrée en vigueur au début 2016.

La nouvelle entité, baptisée Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), est présentée par le gouvernement dans un communiqué comme la «porte d’entrée unique pour les services en matière de travail».

«Tous les services qui étaient offerts par les trois organismes sont maintenus, précise le gouvernement. Les clientèles ont désormais l’avantage d’adresser toutes leurs demandes concernant le travail à une seule et même organisation.» Le gouvernement souligne par ailleurs que «les lois relatives aux trois organismes maintenant regroupés ne sont pas modifiées».

Un nouveau portail Internet est accessible auwww.cnesst.gouv.qc.ca. Pendant la période de transition, des documents portant le nom de la CNT, de la CES et de la CSST pourraient continuer de circuler, mais «devront être considérés comme des communications officielles de la CNESST».

Lors de l’adoption du projet de loi ayant mené au regroupement des trois commissions, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) disait craindre que les employés «perdent au change dans le brassage de structures qui donnera lieu à la création du nouveau Tribunal administratif du travail (TAT)».

La FTQ avait dénoncé le fait que la fusion des trois organismes mène à la création du TAT pour remplacer la Commission des relations du travail (CRT) et la Commission des lésions professionnelles (CLP).

«Ce chambardement de structures cache un recul majeur dans l’accès à la justice administrative pour tous les employées et employés (syndiqués ou non) au Québec: la disparition des membres du tribunal qui étaient issus des associations syndicales et patronales et qui accompagnaient les travaux des juges au sein de la défunte CLP», avait déploré la FTQ.