La CSN réclame 1 million $ au CIUSSS de la Capitale-Nationale pour les «préjudices subis par les travailleurs au cours des onze dernières années en raison de la mauvaise foi de l’employeur».
Le grief a été déposé, jeudi, par le syndicat qui représente les 2000 employés du CSSS de la Vieille- Capitale. Bien que ce CSSS fasse maintenant partie du CIUSSS, les différentes accréditations syndicales ne fusionneront qu’en 2017.
«C’est triste et difficile de dénoncer nos conditions de travail. On a tout essayé pour régler les problèmes de relations de travail de façon transparente. Après deux médiations, ça ne change pas, on a toujours de nouveaux problèmes. La direction du CIUSSS se fout complètement des travailleurs qui sont démotivés», a fait état le président du syndicat CSN des employés du CSSS de la Vieille-Capitale, Jacques Guérin.
Au cours des six dernières années, 638 griefs ont été déposés concernant le non-remplacement de travailleurs, des affichages de postes hors délai, le surcroît de travail et le «harcèlement» des employés en arrêt de travail pour maladie ou accident de travail.
«L’employeur a continué à appeler un employé pour obtenir un billet d’absence, alors que la personne se trouvait sur une civière, en psychiatrie, à l’hôpital du Saint-Sacrement! C’est inadmissible, aberrant!» a illustré la vice-présidente du syndicat des employés du CSSS de la Vieille-Capitale, Anne Doucet.
Du côté patronal, on se dit «très étonné» de cette sortie de la CSN. «J’ai d’abord besoin de rencontrer les représentants syndicaux afin qu’ils m’expliquent la nature de ce grief. Il y a deux semaines, on a réglé 50 griefs. Au CIUSSS, nous avons 52 accréditations syndicales avec lesquelles nous avons de bonnes relations, sauf avec le syndicat du CSSS de la Vieille-Capitale», a réagi le directeur adjoint des relations de travail, Christian Guénette.
La CSN dit avoir encouru des dépenses d’au moins 1 million $ depuis 2005, en séances d’arbitrage, en expertises médicales et autres procédures, à cause du «non-respect» de la convention collective par l’employeur.
«Cela a coûté plus cher encore au CSSS de la Vieille-Capitale. C’est l’argent des contribuables. On craint que ce cancer s’étende à tout le CIUSSS, puisque les gestionnaires à la source de ces problèmes occupent des postes stratégiques au CIUSSS», a pourfendu la présidente du Conseil central de Québec Chaudière- Appalaches, Ann Gingras.