Opioïdes ou cannabis?

Publié: 31 octobre 2018 par cattara dans Actualités

PAS VRAIMENT LE CHOIX À LA SAAQ

Le mois dernier, l’émission La facture, diffusée sur les ondes de Ici Radio-Canada télé, nous invitait à pénétrer une fois de plus les méandres de la bureaucratie. Cette fois-ci, il y était question du cas de Katia Hurdle, une jeune femme victime d’un accident d’auto, à qui l’on prescrivait des opioïdes pour ses douleurs chroniques. Jusque là, aucun problème, la SAAQ lui rembourse  le dilaudil au fentanyl et la méthadone qu’elle doit prendre. Une somme de 800$ par mois. Or, les effets de cette médicationprovoquent chez elles des réactions terribles.

Après de nombreuses démarches elle consulte le docteur William Barakett, médecin de famille et spécialiste de la douleur, qui lui recommande le cannabis médicinal. Elle accepte, faisant fi de ses propres préjugés envers les consommateurs de pot.

C’est à ce moment que le bât blesse et que la situation frôle l’absurde. À la SAAQ on refuse de lui rembourser le produit pourtant beaucoup moins cher et prescrit sur ordonnance, faut-il le rappeler.

Madame Hurdle explique qu’avec les opioïdes elle avait « des hallucinations, parfois des conversations avec des gens qui n’étaient pas là et (qu’elle pouvait) flatter des animaux qui n’existaient pas. » C’est pour ces raisons qu’elle s’était résolue à suivre les conseils du docteur Barakett. Accompagnée par ce dernier, elle avait trouvé la dose qui lui convenait et commencé à consommer son cannabis médicinal sous forme d’huile et de capsules.

Après un mois, elle cesse les opioïdes et se porte mieux. Toutefois, rien pour faire changer d’idée la SAAQ. Elle ne sera pas remboursée! Car, fait-on valoir, « seuls les médicaments inscrits sur la liste du Régime général d’assurance médicament (RGAM) peuvent être remboursés. » Le plus grotesque c’est qu’à la CNESST « si la substance est prescrite dans le but d’offrir à la personne un meilleur rétablissement et un meilleur contrôle de sa douleur, on peut la considérer comme un médicament », indique Claire Frémont qui signe le reportage pour La facture.

Il est clair que la que la situation va changer et que la SAAQ et la RGAM en viendront elles aussi à reconnaître le cannabis médicinal comme un médicament. toutefois cela risque de prendre encore du temps. En attendant, Katia Hurdle continue à prendre son cannabis médicinal… à ses frais. Consolation, elle a retrouvé « l’espoir de travailler à nouveau et sa situation s’améliore de jour en jour. » Pas question pour elle « de revenir en arrière. »

QUELQUES EFFETS POTENTIELS DES OPIOÏDES :

  • sentiment d’euphorie
  • somnolence
  • détente
  • difficulté de concentration
  • contraction des pupilles
  • nausées
  • vomissements
  • constipation
  • perte d’appétit
  • transpiration
  • ralentissement de la respiration…

Enfin la prise d’opioïdes peut conduire à une accoutumance et pousser le consommateur à augmenter sa dose pour pallier le manque ressenti.

Pour lire l’article de Claire Frémont :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1128974/cannabis-medical-saaq-remboursement-drogue-legalisation-accident-voiture-douleur-chronique

                                 

LE CAS PROTEKTOR N’EST SÛREMENT PAS UNIQUE

Publié: 24 octobre 2018 par cattara dans Actualités

CATTARA souhaite encore une fois mettre en garde les accidentés du travail ou de la route à réfléchir avant de signer quoi que ce soit avec le premier venu.

La question n’est pas de dire que seuls nos services sont honnêtes. Ce que nous disons c’est attention et ne cédez pas à la panique si vous essuyez un refus d’indemnisation de la CNESST ou de la SAAQ. Appelez-nous avant de poser des gestes prémédités…

Sensiblement à la même date l’an dernier, nous avions alerté, conjointement avec l’Acef Appalaches-Beauce-Etchemins, les victimes d’accident de la route ou du travail qui rencontraient des problèmes d’indemnisation de ne pas faire confiance au premier venu. À ce moment, nous avions rencontré une victime qui devait débourser de fortes sommes pour recevoir des services qui sont gratuits à CATTARA.  Comme il n’existait aucun jugement à l’endroit de ces pseudo-experts l’organisme avait dû taire le nom de l’entreprise en cause.

Or, en juin dernier le Barreau du Québec a condamné Protektor, l’agence dirigée par Vanessa Thiffeault-Picard pour plusieurs infractions à la Loi sur le Barreau. Cette même entreprise à propos de laquelle nous avions invité le public à faire preuve de vigilance.

Un peu plus tard, le 27 juin, des clients de Protektor ont reçu une lettre d’une entreprise nommée Accident Solution qui prétend avoir acheté Protektor, comme le révélait TVA Nouvelles. De surcroit, Accident Solution s’engageait à respecter les mandats de Groupe Protektor.

Mais, comme le précise encore TVA, au registre des entreprises du Québec, on constate que Accident Solution est dirigé par Vanessa Thiffeault-Picard et Me Robert Askell, l’avocat de… Protektor.

Ce qui a fait bondir Me Marc Bellemare, cité par TVA : «C’est la même organisation, a-t-il dit. Et c’est le même danger public que ça représente pour les victimes d’accidents qui font confiance à des gens qui se disent experts, mais qui n’ont pas nécessairement de formation professionnelle en droit et qui n’ont pas d’assurance et de garantie de compétence à leur offrir.»

« On le sait, conclut la directrice de CATTARA, le cas du Groupe Protektor n’est pas unique malheureusement.»

UN DOSSIER QUI FAIT DU BRUIT

Publié: 24 octobre 2018 par cattara dans Actualités

Au Québec, entre 1997 et 2010, 36 188 cas de surdité professionnelle ont été acceptés par la CSST. Une augmentation importante, puisque le nombre de cas observés est passé de 1 540 en 1997 à 4 341 en 2010. Trois fois sur quatre, les travailleurs atteints sont âgés de 55 ans et plus.*

Mais qu’arrive-t-il lorsque le travailleur est à la retraite? Peut-on encore présenter une demande auprès de la CSST? Oui, puisque le retrait du marché du travail ne signifie pas la perte de vos droits. Mais il y aura des démarches à entreprendre.

Présenter une réclamation à la CSST après la retraite

Comme l’explique Nancy Laliberté, directrice du Comité d’appui aux travailleurs et travailleuses accidentés de la région des Appalaches (CATTARA), « il est possible de présenter une demande à la CSST pour de l’appareillage ou des aides techniques, même si le travailleur est à la retraite. » Toutefois, en matière de surdité professionnelle, la loi établit certains critères pour l’application de l’assistance médicale. « Par exemple, poursuit la directrice de CATTARA, les aides techniques doivent être requises par la condition auditive du travailleur qui résulte d’une exposition au bruit dans son milieu de travail. Quant aux appareils auditifs, ils doivent être prescrits par un professionnel de la santé, notamment un médecin et enfin, ces dernières doivent être disponibles chez un fournisseur agréé par la Régie de l’assurance maladie du Québec. »

La porte d’entrée CATTARA

Ainsi, malgré les chiffres cités plus haut, bon nombre de travailleurs se privent de recevoir toute l’aide dont ils auraient besoin, croyant à tort qu’il n’y ont pas droit. Donc, comme le précise Mme Laliberté, « au moindre doute, il ne faut pas hésiter à s’informer. » Pour prendre rendez-vous avec l’organisme il suffit d’appeler le 418 338-8787 ou sans frais le 1 877 838-8787

 

*Portrait de la surdité professionnelle acceptée par la Commission de la santé et de la sécurité du travail au Québec : 1997-2010 TROUBLES DE L’AUDITION SOUS SURVEILLANCE INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC

DE NOUVELLES RESPONSABILITÉS POUR L’EMPLOYEUR

Publié: 24 octobre 2018 par cattara dans Actualités

Est-il besoin de le répéter, aux yeux de la loi, l’employeur est responsable de la  sécurité de ses salariés. Et voilà que depuis le 17 octobre, l’usage du cannabis à des fins récréatives sera complètement légal. Ce qui risque d’entraîner bon nombre de questionnements quant aux mesures à mettre en place afin d’encadrer la consommation et la possession du cannabis sur les lieux de travail.

« Comme c’est le cas pour le harcèlement psychologique, il revient à l’employeur de mettre en place une politique qui encadre non seulement la consommation du cannabis au sein de l’entreprise, mais également sa possession », prévient Nancy Laliberté, directrice du Comité d’appui aux travailleurs et travailleuses accidentés de la région des Appalaches (CATTARA). Tant que c’était illégal, le problème se posait différemment, la plupart du temps l’employé fautif était congédié. Mais désormais la possession de marijuana, selon la quantité permise, ne constitue plus une infraction criminelle.

Alors que faire si l’on possède une entreprise?

Il n’y a pas trente six solutions. L’employeur devra se doter d’une politique claire en matière de consommation et de possession de cannabis sur les lieux de travail. Comme il doit le faire lorsqu’il est question de harcèlement psychologique et sexuel.

« Entre autres, conseille madame Laliberté, il devra être stipulé que la possession, la consommation ou le partage du cannabis en milieu de travail seront interdits sous peine de sanctions qu’on aura pris la peine de définir nettement. L’employeur usera, ici, de son droit de gérance. »

L’employeur peut aussi inclure dans sa politique des mesures concernant les salariés qui se présentent au travail avec des facultés affaiblies dues à l’usage de cannabis.

Mais nonobstant de ce qui sera décidé en matière de politique sur la consommation de cannabis, celle-ci devra être claire, être appliquée chaque fois que la situation l’exige et surtout être distribuée à tous les employés, en prenant soin de s’assurer qu’elle est comprise de chacun.

OPINION

Publié: 2 août 2018 par cattara dans Actualités
L’ergothérapie et la physiothérapie exclues de l’assistance médicale
 DUR COUP POUR LES VICTIMES DE LÉSIONS PROFESSIONNELLES

En modifiant le Règlement sur l’assistance médicale qui s’applique à la CNÉSST, Québec s’en prend cette fois-ci aux règles concernant les soins et traitements de physiothérapie et d’ergothérapie en clinique privée, en les excluant de l’assistance médicale.

Pour CATTARA, cela revient à dire que, désormais, le droit à l’assistance médicale sera limité. Concrètement, le règlement tend à exclure le plus possible l’ergothérapie et la physiothérapie de l’assistance médicale en les classant dans la section réadaptation. En terme clair, lorsqu’il est question de réadaptation la CNÉSST a le pouvoir de refuser de défrayer certains coûts sans tenir compte de l’opinion du médecin traitant. Cela fait partie des pouvoirs discrétionnaires de l’organisme gouvernemental. Par conséquent, elle aurait ainsi la possibilité de choisir l’intervenant. Un pouvoir qui, à notre avis, comporte ses risques de dérapage.

Du positif… Du négatif

En contrepartie, on doit se réjouir que le nouveau règlement vienne abolir les règles concernant les traitements qui étaient fixés à 30 traitements et de 8 semaines ainsi que l’avis motivé du médecin qui autorisait ou non la poursuite des traitements comme on pouvait le lire dans le texte de 2007. Mais après la carotte… le bâton.

Ainsi, bien que le nombre maximal de traitements disparaisse, la victime de lésion professionnelle n’aura plus droit qu’à un traitement par jour et pas plus de trois par semaine.

Un second point positif, la CNÉSST assumera les coûts reliés à l’assistance médicale en matière de soins, traitements ou services prescrits. Par ailleurs, dans ces cas précis l’intervenant devra être membre d’un ordre professionnel et être autorisé à exercer, à poser l’acte et être titulaire d’un permis valide à cette fin.

Soulignons qu’auparavant, le remboursement ne visait que les soins et traitements et laissait le choix de l’intervenant entre les mains du médecin traitant. Cette modification aura pour effet l’obtention de services qui n’étaient pas couverts et permettra au travailleur, le cas échéant, de choisir son intervenant.

Les nombreuses limitations

Mais ce n’est pas parce qu’il y a un côté givré que le côté sec a totalement disparu. Car il y a bel et bien plusieurs impacts négatifs liés à l’entrée en vigueur du règlement modifiant le Règlement sur l’assistance médicale : limitation, exclusion, disparition des droits en sont des exemples notables.

Dans un premier temps, pensons au changement de classification de l’ergothérapie qui s’apparente à un détournement de l’objectif de Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. L’ergothérapie n’est, dorénavant, plus considérée comme un traitement mais un outil visant un retour au travail.

Cela signifie que les services d’ergothérapie sont exclus de l’assistance médicale. Ces services deviennent des mesures de réadaptation. Dans le champ d’action qu’est la réadaptation, la CNÉSST n’est pas liée par l’opinion du médecin traitant. La CNÉSST a la discrétion d’accepter ou refuser la prescription par le médecin traitant de ces services. Elle peut alors orienter les travailleurs chez l’intervenant de son choix.

On se défendra en disant que ce ne sont pas tous les traitements d’ergothérapie qui sont exclus de l’assistance médicale. Or, pour ceux-ci, on crée une restriction supplémentaire : aucun traitement avant la 6e semaine, sauf pour certaines lésions ou prescription contraire du médecin. De plus, le travailleur n’a pas droit aux traitements si la lésion est consolidée (en cas de guérison ou dans les cas où aucune amélioration de l’état de santé du travailleur n’est prévisible) à la 6e semaine.

Il n’est donc pas exagéré que de dire que maintenant les rapports de physiothérapie et d’ergothérapie seront beaucoup plus axés sur le retour au travail que sur les traitements eux-mêmes. Et ce, même s’il s’agit de rapports rédigés dans le cadre de l’assistance médicale, donc visant à traiter une lésion, et non dans le cadre de la réadaptation physique, sociale ou professionnelle. Bref, les nouveaux rapports  visent à concrétiser la volonté de la CNÉSST d’axer l’assistance médicale vers le retour au travail (ou sur le marché du travail) au détriment de l’objectif de la loi qui vise avant tout la réparation de la lésion professionnelle.

Nancy Laliberté

Directrice CATTARA

Il arrive parfois qu’on se demande si ce qu’on fait en vaut vraiment la peine. Si ça peut donner des résultats qui auront un impact dans l’avenir. Puis, on se dit que si on n’essaie pas on ne le saura pas. C’est un peu ce qui s’est passé avec Normand Boissonneault, ce charpentier-menuisier de la région, dont le jugement récent servira désormais à beaucoup de travailleurs en situation de vulnérabilité. Un dossier auquel CATTARA a contribué. Nous vous relayons aujourd’hui un article du quotidien Le Soleil signé Ian Bussières qui raconte les événements et les répercussions.

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Quand le soleil nuit à la santé des travailleurs

Publié: 5 juillet 2017 par cattara dans Actualités

Il y a à peine un jour que nous avons du soleil et voici que l’on en parle comme d’un danger. J’en entends déjà dire, non mais ils ne sont jamais contents à CATTARA. Je vous le dis tout de suite : je m’inscris en faux. L’article portera exclusivement sur les moyens à prendre pour profiter pleinement des jours ensoleillés, lorsque nous devons travailler à l’extérieur.

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Travail et chaleur d’été : Comment protéger vos employés? – 24 avril 2017

Vivement le retour de la chaleur et des beaux jours d’été! Le soleil plombe et offre un regain d’énergie à tous. Néanmoins, quelques précautions sont à prévoir lors de la saison chaude. Les fortes chaleurs d’été peuvent occasionner divers malaises et mettre en danger les travailleurs. Chaque année, en moyenne 18 travailleurs sont victimes de troubles liés au travail à la chaleur au Québec selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Quels sont les effets de la chaleur sur les employés qui travaillent à l’extérieur?
Effets de la chaleur sur la santé des travailleurs :

Les malaises créés par la chaleur sont différents d’un travailleur à un autre. Divers facteurs tels que l’état de santé des employés, l’effort physique, la température et l’humidité ambiante influencent la capacité à affronter les hautes températures.

Coup de chaleur (insolation)

Le corps humain tente de maintenir une température corporelle d’environ 37 °C. Cependant, le corps est vite malmené par de longues journées de travail à l’extérieur. Le thermomètre corporel peut vite grimper et atteindre plus de 40 °C. Si le corps ne parvient pas à se rafraîchir, un coup de chaleur soudain survient. D’abord, le travailleur pourrait ressentir des étourdissements, le vertige ou une fatigue inhabituelle. Si l’employé présente des propos incohérents, une perte d’équilibre ou une perte de conscience, il s’agit alors d’une urgence médicale. Il faut rapidement appeler les secours, transporter l’employé dans un endroit frais ou à l’ombre, enlever ses vêtements, asperger son corps d’eau et lui donner de l’eau en petite quantité, si possible.

 

Coup de soleil

Sous ce ciel bleu, se cachent des milliers de rayons ultraviolets (UV), lesquels rebondissent sur la peau. Grâce à eux, la peau brunit, mais elle peut aussi brûler. Mieux connue sous le nom de « coup de soleil », cette brûlure peut varier en gravité. La consultation médicale est recommandée dès que des cloches apparaissent sur la peau, car il s’agit alors d’une brûlure au deuxième degré.

La déshydratation

Par temps chaud, les risques de déshydratation sont élevés puisque le corps lutte constamment pour se rafraîchir. Pour ce faire, l’organisme évacue beaucoup plus d’eau par la transpiration qu’à la normale. Cette diminution en eau doit être contrebalancée, sans quoi une déshydratation surviendra.

Épuisement

L’épuisement se manifeste lorsque le travailleur ne compense pas la quantité d’eau et de sels minéraux que son corps a éliminés. Il présentera les symptômes tels qu’une fatigue intense, des maux de tête, une peau pâle et moite, des étourdissements, une respiration rapide et des crampes abdominales et musculaires.

Effets de la chaleur sur la performance des travailleurs :
Diminution de la concentration

D’abord, la chaleur oblige le corps à travailler plus pour maintenir sa chaleur corporelle à 37 °C. Cependant, ce processus augmente le flux sanguin et provoque une transpiration plus abondante. Cela peut affecter la concentration et la capacité d’accomplir des tâches mentales. Moins vigilant, l’employé augmente sans le savoir les risques de faire un accident.

Incapacité d’accomplir certaines tâches exigeantes

Les longues journées chaudes épuisent plus rapidement les employés lors d’un travail à l’extérieur. L’épuisement est tel que leur productivité en est réduite. Parfois trop fatigués, ils peuvent avoir de la difficulté à accomplir les tâches qui nécessitent plus d’énergie et de concentration.

Mesures à prendre pour protéger vos employés :
  • Fournir et favoriser la prise d’eau toutes les 20 minutes pour prévenir la déshydratation. Par contre, il est déconseillé de boire des boissons énergisantes et de l’alcool;
  • Prévoir un endroit à l’ombre ou à l’air climatisé pour les pauses des travailleurs;
  • Permettre de plus longues pauses lors des jours très chauds;
  • Obliger le port d’équipements de protection individuels (EPI). Suggérer le port de vêtements légers, de couleur claire et en coton pour permettre l’évaporation de la sueur;
  • Fournir de la crème solaire et favoriser son application pour protéger les travailleurs contre les coups de soleil;
  • Planifier les tâches et ajuster le rythme du travail afin que l’effort physique plus important soit le matin et plus léger en après-midi;
  • Recommander le port de casquette ou chapeau à vos employés pour protéger leur visage et leur cou;
  • Former les employés sur les dangers de travailler à l’extérieur quand il fait chaud. Une capsule informative est disponible sur notre nouvelle plate-forme Novo Studio. Celle-ci donne des solutions pour prévenir les risques en lien avec le travail à l’extérieur lors d’une chaleur accablante.

En résumé, il est primordial pour un travailleur et un employeur de prendre en considération les risques. L’adoption de bonnes méthodes de travail est une sage décision pour assurer la santé et la sécurité des employés.

 

Sources :

Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Travailler à la chaleur :la prévention en images, [En ligne], http://www.csst.qc.ca/prevention/theme/coup_chaleur/Pages/infographique-coup-de-chaleur.aspx
Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Travailler à la chaleur… Attention !- 2e édition, [En ligne], http://www.cnesst.gouv.qc.ca/Publications/100/Documents/DC100-1125web.pdf
Centre patronal de santé et sécurité du travail du Québec (CPSST).«  S’acclimater… À la chaleur!», Convergence vol.18,n˚2, publié en avril 2002,[En ligne],
http://www.centrepatronalsst.qc.ca/documents/pdf/conv_avril_02.pdf#search=%22chaleur%22
Gouvernement du Manitoba. La chaleur et votre santé, [En ligne],
http://www.gov.mb.ca/health/publichealth/environmentalhealth/heat.fr.html#2

 

La pénurie de main-d’oeuvre agricole un peu partout au Québec a fait en sorte que de plus en plus de travailleurs migrants -particulièrement du Sud- passent leurs étés dans nos champs. Des travailleurs qui, théoriquement, bénéficient des mêmes droits que tous les autres travailleurs, en matière de santé et sécurité. Or, la réalité est parfois bien différente et peut laisser un goût amer…

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L’omertà de migrants sans filet
Le Devoir, 1 juillet 2017 |Sarah R. Champagne | Actualités en société

 

Sur papier, des programmes roses d’emplois pour des citoyens du Sud. Dans la réalité, les failles d’un système qui laisse les migrants à découvert, du recrutement jusqu’à la prise en charge de leur santé.

En dehors des membres de la famille, les travailleurs migrants temporaires représentent aujourd’hui le quart de la main-d’oeuvre agricole au Québec. Ils ont les mêmes droits en matière de santé et de sécurité que tous les autres travailleurs, mais peuvent difficilement les faire valoir, que ce soit par crainte de perdre leur emploi ou par manque de canaux viables.

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ne prévoit aucune intervention ciblée, aucun programme spécifique d’inspection, ni aucun mécanisme de suivi à distance des plaintes.

Les travailleurs qui veulent obtenir plus d’informations — au-delà d’une brochure vague et incomplète — ou faire une plainte auprès de la Commission doivent en outre faire eux-mêmes appel à un interprète. Les efforts de la CNESST sont ainsi jugés insuffisants, à la fois par des groupes de chercheurs et par le syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce.

Avant même de se buter à ces obstacles systémiques, les travailleurs choisissent souvent de garder le silence après des blessures ou quand ils tombent malades.

Ce fut le cas de Milton Castillo. À 24 ans, il ne voit plus tout à fait la vie avec un regard jeune et clair. Après une blessure subie durant son travail dans des serres de tomates à Sainte-Marthe en Montérégie, son oeil gauche pourrait être compromis.

Le jeune Guatémaltèque est arrivé au Québec en octobre 2015, pour un contrat d’environ 15 mois. En juin 2016, il s’administre un coup à l’oeil en coupant les feuilles autour des plants de tomates. M. Castillo ne consultera un optométriste que sept mois plus tard, le 8 décembre 2016, alors que sa vision a déjà baissé. Il est alors dirigé en ophtalmologie pour subir potentiellement une chirurgie. Le coup a endommagé son cristallin et sa vision continuera à baisser si rien n’est fait.

Sa chirurgie attendra finalement son retour au Guatemala, le 6 janvier 2017. Milton Castillo dit avoir encore aujourd’hui « une vision embrouillée ».

Trois jours avant son départ du Canada, il avait finalement contacté Julio Lara, son représentant syndical des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC). Sans son aide, il lui aurait été très difficile d’obtenir un remboursement de 1375 $ de son assurance privée.

Garder le silence

De son côté, la directrice générale de Sagami, son employeur, assure avoir agi aussitôt qu’elle a été informée du problème.

Pourquoi Milton a-t-il alors attendu si longtemps ? « La personne responsable m’a dit de ne le raconter à personne, sinon ils allaient me renvoyer au Guatemala », répète-t-il à plusieurs reprises.

À l’instar de ses collègues, le jeune Castillo a choisi de garder le silence par crainte de perdre son emploi s’il demandait des soins de santé appropriés. « Je construis une maison, je ne suis qu’à la moitié. Et je voudrais bien pouvoir retourner au Québec », justifie-t-il.

L’absence de droit de rappel, donc de garantie d’obtenir du travail subséquemment, pèse très lourd dans les décisions individuelles des travailleurs. « Il y a une forte “conditionnalité” imprégnée, intériorisée par les travailleurs. On leur met tellement dans la tête que leur emploi dépendra de comment ils agissent, de comment ils performent, que cela influence leur perception et leur réaction », expose Dalia Gesualdi-Fecteau, professeure de droit à l’UQAM.
Plusieurs attendront de ne plus pouvoir supporter la douleur avant de faire une demande de consultation, a également conclu une recherche sur la santé des Mexicains et les Guatémaltèques à l’île d’Orléans.

Cette crainte d’être « retournés à l’expéditeur » s’avère fondée : les travailleurs agricoles migrants sont le plus souvent rapatriés dans leur pays d’origine pour des raisons médicales, chirurgicales ou à cause de blessures externes (y compris l’empoisonnement, précise-t-on). L’Association médicale canadienne calcule ainsi que près de 800 travailleurs ont été rapatriés pour des raisons médicales entre 2001 et 2011. Aucune mesure n’a été prise pour s’assurer de leur rétablissement.

Le cas de Sheldon McKenzie est devenu emblématique en la matière en Ontario. Ce Jamaïcain de 39 ans a été sévèrement blessé à la tête durant son travail chez un producteur de tomates dans le sud de la province, à Leamington. Sa cousine, Marcia Barrett, résidente de Winnipeg et dépêchée à son chevet, affirme qu’un agent de liaison du consulat jamaïcain avait montré beaucoup d’empressement à le rapatrier. Il est mort en septembre 2015.

Sans filet

 Le filet de sécurité inadéquat est contre-productif pour les inciter à parler, observe Julio Lara, du syndicat TUAC : « Même si les mécanismes sont là, la plupart des accidents de travail ne sont pas rapportés, les travailleurs ne connaissent pas les démarches. La CNESST brille par son absence. »

Une opinion partagée par Mme Gesualdi-Fecteau : « S’il y a un litige et que l’employeur interpellé par le travailleur dit “non, je ne t’amène pas consulter”, vers qui se tournera le travailleur ? »

« Transplantés ici sans aucune intégration », dit-elle, les travailleurs vivent l’isolement social propre au monde agricole, qui se double d’une barrière linguistique dans le cas des migrants agricoles.

Un programme spécifique d’inspection dans les fermes embauchant cette main-d’oeuvre a bien existé entre 2009 et 2012. L’intervention ciblait à la fois les employeurs et les travailleurs, pour distribuer de l’information et recueillir les commentaires, voire les plaintes.

La CNESST a depuis mis fin à ce programme. En moyenne, au cours des trois dernières années, seules 370 inspections ont été effectuées annuellement dans le secteur de l’agriculture, a indiqué une porte-parole au Devoir, sur un total de 11 000 établissements agricoles inscrits. À elle seule, la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’oeuvre agricole étrangère (FERME) représente 900 fermes. « Les inspections, ça n’arrive juste jamais », résume Julio Lara, représentant syndical.

Ces travailleurs ne font donc « pas suffisamment l’objet d’une attention particulière par les autorités de SST [santé et sécurité au travail] », conclut une étude cosignée en 2014 par six chercheurs de l’UQAM.

Ils se demandent pourquoi la CNESST n’est pas en mesure de rapporter les plaintes ou les simples appels d’information des travailleurs migrants agricoles. Elle compile pourtant les lésions professionnelles selon de nombreuses catégories, comme le sexe, l’âge, les membres atteints, le diagnostic, etc.

Les risques associés à l’agriculture, eux, sont pourtant bien documentés, et spécifiquement pour les travailleurs migrants : vomissements, brûlures sur la peau, chutes, hernies, problèmes abdominaux, amputation, fractures, maux de tête, épuisement et même la mort.

Depuis le début de l’année, au moins deux travailleurs agricoles temporaires ont trouvé la mort au Québec sur leur lieu de travail. Cesar Ariel Garcia Garcia, le 22 février, dans l’effondrement d’un bâtiment de la ferme Pittet à Saint-Tite et Benjamin Henandez Escareño, sous un tracteur-tondeuse à Saint-Clothilde alors qu’il travaillait pour Les Serres Lefort, le 13 juin dernier.

Il importe donc que les structures en place cessent de n’être que l’écho du silence de ces travailleurs. « Quand j’ai parlé, il était peut-être trop tard. Mais finalement, j’ai dû repartir quand même », illustre Milton Castillo.

 

Livreur à vélo: un métier dangereux….

Publié: 20 juin 2017 par cattara dans Actualités
UberEATS et Foodora transforment la livraison à vélo, mais pas les conditions de travail

Source: Le Devoir

Une forte pluie, charriée par un vent froid, tombe sur Montréal. Gilberto arrive trempé sur son vélo. Toute la journée, il a livré des repas au centre-ville et dans les quartiers centraux. « C’est le genre de journée difficile », dit le livreur à vélo, les traits tirés.

Gilberto, la jeune vingtaine, fait partie des centaines de livreurs qui sillonnent la ville sur deux roues. Il travaille pour UberEATS, qui offre depuis la mi-avril un service de livraison de repas. Gilberto fait aussi la livraison pour trois entreprises de messagerie à vélo. Depuis un an et demi, il croise sur son chemin des livreurs de Foodora, propriété du géant allemand Delivery Hero, reconnaissables avec leur chandail et leur boîte de livraison couleur rose bonbon.

L’industrie de la livraison à vélo prend de l’expansion, mais une chose a peu changé : les conditions de travail des livreurs. Les multinationales Uber et Foodora, qui brassent des affaires sur à peu près tous les continents, considèrent leurs livreurs comme des « travailleurs indépendants ». À l’ère de l’économie numérique, où la simple possession d’un téléphone intelligent peut faire de vous un « entrepreneur », les livreurs à vélo travaillent sans filet de sécurité.

« Ils prennent de gros risques, mais se font offrir peu ou pas de protection en cas d’accident ou de maladie, résume Stéphane Brassard, avocat spécialisé en droit du travail. Il y a énormément d’accidents, mais très peu sont rapportés. » Cet ancien coursier à vélo estime que les lois québécoises et canadiennes offrent une protection aux livreurs, même si les entreprises de livraison les considèrent comme des « travailleurs autonomes » ou des « partenaires d’affaires ».

« Les contrats sont faits pour éluder les lois, mais il y aurait matière à débattre devant les tribunaux », dit-il. Il estime que les livreurs à vélo qui travaillent principalement pour une seule entreprise auraient de bonnes chances d’être reconnus en tant que salariés ou « travailleurs dépendants ».

Petits et gros bobos

La plupart des livreurs interrogés disent avoir eu de petits et gros bobos en travaillant. Les chutes et les collisions sont fréquentes. Les coursiers n’ont aucune assurance maladie ou assurance invalidité. Et si leur vélo ou leur téléphone brise, c’est à eux de les réparer. Ou de les remplacer. « C’est un risque que je suis prêt à prendre. Je suis prudent », dit Gilberto.

Les 2000 coursiers de Foodora au Canada semblent satisfaits de leurs conditions de travail en tant que travailleurs indépendants, estime David Albert, directeur chez Foodora, à Toronto. « Nous les encourageons à prendre une assurance. Je ne suis pas avocat, mais nous avons l’impression que c’est la responsabilité des livreurs de cotiser à la CNESST [Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail] s’ils veulent faire une réclamation en cas d’accident », dit-il.

« Les messagers ne connaissent pas leurs droits. Et il est très difficile de les mobiliser, parce qu’il y a beaucoup de roulement de personnel », souligne de son côté Vincent Courcy, qui a longtemps été coursier à Montréal. Il a tenté de fonder un syndicat de messagers, au début des années 2000. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes a brièvement réussi. Mais le syndicat des messagers à vélo s’est dissous, entre autres à cause du manque de mobilisation.

L’intimidation des employeurs a aussi contribué à l’effritement de l’action syndicale : « Pendant la campagne syndicale, je me suis fait barrer par les entreprises », dit Vincent Courcy. Il a dû quitter l’industrie. Il est devenu postier.

Chance et rapidité

Les livreurs interrogés par Le Devoir, eux, sont généralement satisfaits de leurs conditions de travail. Gilberto, par exemple, dit gagner généralement plus que le salaire minimum en livrant des repas pour UberEATS. Le fonctionnement est simple : lorsqu’il active l’application sur son téléphone — en tout temps, quand il le veut —, Gilberto devient disponible pour faire des livraisons. Quand il se rend à un restaurant pour cueillir un repas à livrer, il reçoit 2,60 $, puis 0,85 $ par kilomètre parcouru (entre le restaurant et l’adresse du client), et enfin 1,20 $ lorsque le client reçoit sa commande. Les livreurs doivent payer une commission de 25 % à UberEATS sur chaque livraison effectuée.

« Lorsque la demande est forte dans certains quartiers ou que les conditions météorologiques sont mauvaises, ils reçoivent des incitatifs financiers qui varient selon l’heure et le secteur », précise Jean-Christophe de le Rue, porte-parole d’Uber.

Philippe, lui, livre pour Foodora et pour une entreprise de messagerie. La livraison de courrier à vélo offre une certaine stabilité. Tout est généralement prévisible : heures normales de bureau, volume de travail et chèque de paye. Comme les livreurs fréquentent souvent les mêmes bureaux, ils connaissent les raccourcis. Et une enveloppe, c’est beaucoup plus simple à livrer qu’un repas chaud.

Pour Foodora, c’est plus complexe : il y a des périodes creuses durant la journée. « Tu peux faire beaucoup d’argent si tu es vite et si tu es chanceux, si par exemple il y a beaucoup de commandes et que tu es proche du restaurant qui te demande de livrer », explique Philippe.

Il dit avoir déjà gagné à peine 7,50 $ pour une journée complète de travail. D’autres affirment gagner jusqu’à 40 $ de l’heure en livrant pour Foodora. L’entreprise, elle, indique que ses livreurs gagnent en moyenne 19,75 $ de l’heure à Montréal depuis le début de l’année 2017. Les livreurs reçoivent 4,50 $ par commande, plus 1 $ par kilomètre parcouru entre le restaurant et le client, plus leurs pourboires, indique David Albert, de Foodora.

À en juger par le nombre de livreurs au chandail rose qu’on voit dans les rues de Montréal, l’entreprise parvient à recruter sans trop de difficultés. Même durant un printemps marqué par les pires pluies depuis des décennies.

Deux servicesUberEATS a lancé son service de livraison pour restaurants le 19 avril dernier à Montréal. Certains livreurs sont à vélo, d’autres en voiture. 200 restaurants offrent leur menu sur cette plateforme. Le nombre de livreurs n’est pas précisé par l’entreprise.

Foodora, propriété du géant européen Delivery Hero, a lancé ses services en 2015 à Montréal. 350 restaurants offrent leurs repas sur cette plateforme, selon l’entreprise. Elle dit compter entre 200 et 250 livreurs à vélo à Montréal.